Le 09 Novembre 2016 s’est tenue à Bruxelles une Conférence sur la proposition de résolution concernant « le travail de mémoire à mener en vue de l’établissement des faits afin de permettre la reconnaissance des responsabilités des diverses institutions belges dans la colonisation du Congo, du Rwanda et du Burundi ».
Cette conférence s’est tenue en présence de :
Sous le thème Vers une histoire coloniale objective ?
La colonisation, une œuvre de civilisation. Soyons reconnaissants pour la connaissance, la science et les crucifix. Ne revenons absolument pas sur la destruction des identités, la mise à néant des systèmes économiques, le fait de vider l’esprit des personnes, en faire des enfants, leur nier le droit d’être des personnes accomplies à part entière parce que, voyez-vous, le nègre est un enfant et ne doit surtout pas avoir le sentiment d’être l’égal du « Blanc » (je préfère cependant dire leucoderme) …
Du coup, j’en viens à me demander… ne devons-nous pas nous entendre sur certains principes de base ? L’objectivité n’existe pas. En effet, c’est une utopie, nous tendons vers elle mais ne la touchons que du bout du regard… C’est là qu’intervient le choix du paradigme, lequel n’est ni plus ni moins qu’une vision, un choix d’orientation du regard de sorte que celui qui regarde définit déjà, fut-ce à son insu, une pré-orientation de sa réponse, ne serait-ce que par la grille de lecture qui sera mobilisée pour donner la réponse.
Cependant, par-delà, si nous ne condamnons pas les actes abjects, même lorsque ces derniers, ainsi que leurs conséquences, fussent-ils volontairement occultés, sont mal connus, n’est-ce pas une manière de cautionner ces comportements ?
Les joies de la colonisation, brièvement. Il faut manifestement dire merci pour la colonisation, puisque le mal ne peut pas être reconnu. On est toujours prompt à avancer les noms des collaborateurs, lesquels sont exposés sur la place publique, sans la moindre forme de retenue. Il y a un moment où il faut se calmer, arrêter le délire et, de grâce, se rappeler que rien, non, rien ne rendra le Congo perdu, cette terre idolâtrée, fantasmée.
Une horrible maxime dit que si l’on souhaite cacher une information à un afro-descendant, il faut le cacher dans un livre. Je suis hélas de ceux qui lisent des livres et le constat, c’est que si l’information est si bien cachée, c’est aussi parce que ces livres restent encore à écrire.
Autant l’ancien colonisé a besoin d’être libéré de ses chaines mentales, pour aspirer à la liberté, parce que ces chaines mentales sont loin d’être les seules… Autant l’ancien colon et ceux qui ont hérité de sa pensée, de son souvenir, doivent être guéris. S’il faut parler d’un vivre ensemble, il faut aussi que nous ayons, tous, les moyens de suivre une thérapie de qualité.
Mangala Ikwamo Orland
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